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Mission Vérité,17 octobre 2016.

En 1975, le Comité Church du Congrès des Etats-Unis a enquêté sur une opération de la CIA qui a recruté des centaines de journalistes et pas moins de 25 entreprises de médias.

« Le journalisme est une couverture parfaite pour les agents de la CIA, » a écrit Steve Kangas. Personne n'est plus autorisé à dire cela que Kangas qui a été agent du renseignement militaire et connaît le petit monde de la CIA, surtout ses relations avec la classe puissante des Etats-Unis et les tentacules des corporations, financières et militaires qui financent ses projets.

Le recrutement d'agents par la CIA comprend des journalistes proches de ses objectifs, une question synthétisée dans l'Opération Mockingbird (Opération Rossignol) qui a débutée quand l'institution était encore le Bureau des Services Stratégiques (OSS). « L'agence voulait que ses journalistes non seulement transmettent chaque information sensible qu'ils découvraient mais qu'ils écrivent eux-mêmes de la propagande anti-communiste et pro-capitaliste quand l'agence en avait besoin, » dit Kangas.

Pour bien comprendre : le « moqueur » est un oiseau qui imite les sons produits par d'autres animaux. La CIA, dans le cadre de la guerre froide culturelle, ajouta à sa liste des mercenaires de l'information prêts à répéter ce que l'agence dictait depuis son quartier général.

« Mockingbird fut un extraordinaire succès. En peu de temps, l'agence avait recruté au moins 25 organisations de médias pour disséminer sa propagande. Au moins 400 journalistes rejoindraient éventuellement la liste de la CIA, selon le témoignage de l'agence en 1975 devant un Comité Church abasourdi (le Comité a senti que le nombre véritable était bien plus élevé). » Kangas affirme qu'une cohorte bien connue de journalistes, d'éditeurs et de patrons de médias à l'intérieur et à l'extérieur des Etats-Unis s'est jointe au projet.

Ce n'est pas pour rien qu'aux Etats-Unis, on parle de "presstituée" (presse prostituée) à propos du conglomérat actuel des médias.

Une longue liste d'employés des médias

La concentration des médias en quelques corporations a contribué à la cartellisation de l'information par ceux qui soutiennent financièrement ces médias.

Les journaux The Washington Post, The New York Times, Washington Star, Miami Herald, New York Herald-Tribune, des revues de l'importance de Time, Life, Newsweek, des lauréats du Prix Pulitzer, des chaînes de diffusion comme CBS, ABC, NBC et les agences de presse Associated Press (AP), United Press International, Reuters font partie de la liste des employés de la CIA.

Kangas se focalise sur l'un des journaux les plus lus aux Etats-Unis : « Peut-être n'y a-t-il pas de journal plus important pour a CIA que The Washington Post, un des journaux les plus à droite des Etats-Unis. Sa situation dans la capitale du pays lui donne le rôle de maintenir des contacts importants avec des dirigeants du renseignement, des hommes politiques et des hommes d'affaires. A la différence d'autres journaux, le Post possède des succursales autour du monde au lieu de dépendre des services de dépêches de l'AP. »

Katherine Graham a pris la direction du Post en 1963 après le suicide de son père Philip Graham. Séduite par le monde de la realpolitik et de l'espionnage, elle a étendu les relations du journal avec la CIA. Dans un discours de 1988 devant des officiels de la CIA à Langley, Virginie, siège de l'institution, elle a dit :

Nous vivons dans un monde sale et dangereux. Il y a des choses que le public en général ne doit pas savoir et qu'il en devrait pas savoir. Je crois que la démocratie fleurit quand le gouvernement peut faire des choses légitimes pour garder ses secrets et quand le presse peut décider si on imprime ce qu'on sait.

Ce qui démontre que derrière les titres du Post, il y a un ordre du jour politique.

The Washington Post a publié les investigations du Watergate non par altruisme journalistique et « au nom de la vérité » mais comme une action politique qui a contribué à la pression pour que cela se termine par la démission de Richard Nixon. L'anonyme « Gorge Profonde » a fourni aux journalistes du Post des informations que seules la CIA et le secteur du renseignement du FBI pouvaient avoir. Que le lecteur en tire les conclusions.

La liste du personnel est longue et on y trouve même la Grande Presse de divers pays comme le Chili, Cuba, l'Iran et le Venezuela.

Les médias de la CIA et l'intervention

Peut-être le plus important dans les guerres culturelles est-ce la capacité des médias à imposer les récits qui conviennent aux objectifs de ceux qui les paient.

Kangas raconte qu'en 1996, The San Jose Mercury News a publié un reportage d'investigation suggérant que la CIA avait vendu du crack à Los Angeles pour financer la guerre des Contras en Amérique Centrale. « Un mois plus tard, 3 des plus importants alliés médiatiques de la CIA -The Washington Post, The New York Times et The Los Angeles Times- ont immédiatement préparé leurs armes au sujet de ce reportage et l'ont condamné en essayant de le discréditer. Qui a écrit l'article du Post? Walter Pincus, un vieux journaliste de la CIA. »

Les batteries qu'accumule la CIA au moment d'organiser un coup précis sur le plan médiatique se trouvent dans différentes parties du monde.

Par exemple, Sig Mickelson fut agent de la CIA pendant tout le temps où il a été président de Radio Libre Europa et de Radio Libertad, deux grandes succursales de propagande de la CIA qui combattirent du côté des Etats-Unis dans la guerre froide culturelle racontée par Stonor Saunders. Les fantassins des médias, pour l'agence, sont réutilisables.

La CIA est la patronne de 14% du Rome Daily American à l'époque où les communistes menacent de gagner les élections en Italie. De même, l'agence états-unienne a payé 1 million et demi de dollars pour financer la campagne du journal chilien El Mercurio contre Salvador Allende. L'histoire démontre que ces opérations financières contribuent au succès des objectifs envisagés.

En 1953, la CIA était impliquée directement dans le coup d'Etat contre Mohammad Mossadegh, premier ministre iranien qui, à ce moment-là, nationalisait l'industrie pétrolière. L'espion Donald Newton Wilber, architecte de l'Opération Ajax qui renversa le leader perse, écrit : « La campagne de propagande était en augmentation. On consenti à un patron de l'un des journaux iraniens un « prêt personnel » de 45 000 dollars grâce à des chèques au porteur, étant entendu que son organe de presse servirait nos objectifs. A la fin du mois, commença en Azerbaïdjan une campagne de propagande préparée (par la CIA) contre Mosaddegh et en faveur du Shah. »

Il n'y a rien à ajouter sauf que les médias que la CIA soutient avec son important portefeuilles depuis les années de la guerre froide sont les mêmes qu'elle utilise pour faire une campagne féroce contre le Venezuela sur laquelle Mission Vérité a enquêté et qu'elle a largement rapportée. En effet, la Société Inter-américaine de Presse (SIP) – dont fait partie El Nacional, par exemple, est une alliance de médias dont l'architecture est due à l'initiative de Jules Dubois et de Joshua Powers, des agents du renseignement états-unien.

D'autre part, The Washington Post a appelé « désespérément » à une intervention au Venezuela dans un éditorial d'avril de cette année. Et la campagne continue parce que la bonne caisse de la CIA est aussi large que les poches de George Soros.

Publié le par Bolivar Infos

Source en espagnol

traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

http://misionverdad.com/trama-global/la-cia-y-los-medios-corporativos-un-solo-bolsillo

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/ 2016/10/venezuela-combien-de-medias-possede-la-cia-pour-attaquer-le-pays.html

Venezuela : Combien de médias possède la CIA pour attaquer le pays ?
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