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(transcription de l'équipe de communication du Sommet)

Envoyé par la journaliste Sandra Sanchez

Le Président du Panama, Juan Carlos Varela souhaiterait donner la parole à présent au Président du Venezuela, Nicolas Maduro

Président de la République Bolivarienne du Venezuela, Nicolas Maduro Moros

Bien, cher camarade Président, Juan Carlos Varela, que j'ai connu quand nous étions tous deux ministres des Affaires Etrangères et avons établi, malgré la différence de nos projets politiques et de nos visions, une bonne et profonde amitié qui continue maintenant.

Présidents, Vice-présidente, ministre des Affaires Etrangères, camarades, chefs d'Etat et de gouvernement,

Nous vivons sans aucun doute des moments historiques mais pas de n'importe quelle histoire, des moments d'une nouvelle histoire dont parfois, parce que nous en sommes acteurs et sommes dans l'oeil du cyclone dans nos pays respectifs nous pouvons ne pas évaluer toute la grandeur. Président Juan Carlos, hier je suis allé, en arrivant, rendre visite à la communauté de Chorrillos, à Panama et ensuite j'ai visité l'ancien couvent de San Francisco dans le centre historique, réellement un très beau musé. Là eut lieu le Congres de Panama où se trouvaient nos grands-pères convoqués par le Libérateur Simon Bolivar, conçu d'abord comme un rêve, conçu comme un rêve.

Dans la Lettre de Jamaïque dès 1815, Président, je salue chaleureusement la première ministre Portia Simpson, grande amie du Venezuela, grande bolivarienne, bientôt nous célèbrerons les 10 ans de Petrocaribe, camarade, en septembre en commémorant les 200 ans de la Lettre de Jamaïque. Puissent certains chefs d'Etat et de gouvernement nous accompagner parce que c'est réellement très important. Bolivar à ce moment-là était vaincu, seul, la direction, pourrions-nous la nommer comme on la nommerait maintenant, cher président Raúl Castro, la direction politico-militaire de la lutte pour l'indépendance était fractionnée, divisée, n'acceptait pas Bolivar comme chef et il arriva en Jamaïque, sauvant sa vie miraculeusement et ensuite il se rendit en Haïti pour recevoir l'accolade affectueuse et salvatrice d'Alexander Pétion, Libérateur d'Haïti, de la grande Haïti de la République des Jacobins noirs. Et vaincu, Bolivar écrit la fameuse Lettre de Jamaïque, presque comme un prophète mais un prophète de foi et d'engagement. Ensuite vinrent les années 16 et 17 et il trouva le chemin de la victoire et ensuite il lui revint de trouver et de diriger personnellement une épopée gigantesque. Je déplore que ne soit pas là le président Obama que je respecte bien qu'il ait menacé ma Patrie parce que pour nous, l'histoire, ce n'est pas des témoignages passés, secrets et morts, pour nous, l'histoire est une force vive et nous parlons de l'histoire parce que nous sommes en train de la construire aujourd'hui.

Assistants [Applaudissements]

Président Nicolas Maduro : Nous n'avons pas une histoire obscure dont nous devions nous repentir parce que jamais nous n'avons bombardé ni assassiné des peuples frères, nulle part dans le monde. Pour cela, président Obama, nous sommes fiers de notre histoire et nous apprenons tous les jours d'elle. Le Libérateur Simon Bolivar disait en 1815, comme disent les Argentins, en mille huit quinze, le 6 septembre, "... c'est une idée grandiose de prétendre faire de tout le nouveau monde une seule nation avec un seul lien pour lier ses parties entre elles et avec le tout bien qu'elle ait une origine, une langue, des coutumes et une religion, elle devrait par conséquent avoir un seul gouvernement qui confédère plusieurs états qui devraient se former." Un rêve, presque une poésie pour un homme vaincu dont les forces sont décimées et, plus loin dans la même Lettre de Jamaïque, il dit: "... que ce serait beau que l'isthme de Panama soit pour nous ce que celui de Corinthe est pour les Grecs, puissions-nous un jour avoir la chance d'installer là, nous dirions aujourd'hui ici, une histoire vivante, un noble congrès des représentants de la République, nous, ceux des royaumes et des empires, pour essayer de discuter sur les intérêts importants de la paix et de la guerre avec les nations des 3 autres parties du monde" Simon Bolivar.

Nous étions hier à Chorrillos, Président, camardes Daniel, Rafael Correa, camarade Dilma, camarades des Caraïbes, frères et soeurs des Caraïbes et la douleur est encore vive. 1989, chute du bloc Socialiste Soviétique, on déclarait la fin des idéologies, 1989 est inoubliable pour nous, les Vénézuéliens, 1989 a commencé avec le Caracazo, les 27 et 28 février 1989. On compte plus de 3 000 morts dans le massacre le plus horrible qui jamais eu lieu dans l'histoire du Venezuela et il n'y eut jamais de cour inter-américaine, Président Correa, ni de commission inter-américaine des Droits de l'Homme qui dit un mot parce que les personnes assassinées étaient des humbles des quartiers de Caracas, de Valencia, de Maracaibo, et les humbles sont invisibles pour les oligarchies et pour les diplomaties des empires et nous pleurons encore nos morts, commandant Raúl Castro, commandant Fidel Castro, parce que je sens que Cuba est assise ici, ici est assis Fidel debout, digne, victorieux. Nous pleurons nos morts et un jour nous nous sommes réveillés pleins de plus de douleur encore quand les armes les plus modernes du monde ont attaquée le peuple de Chorrillos qui dormait dans ses maisons, nous ne pouvons pas oublier cette douleur. Cette invasion fut précédée par un décret du même niveau que j'ai ici, le décret déclarant le Panama comme une menace pour les Etats-Unis, ce ne fut pas n'importe quoi, j'ai une lettre et je suis obligé de la remettre. Mon ministre des Affaires Etrangères la remettra à la chancellerie, au département d'Etat, la lettre du comité des familles des victimes de Chorrillo. Une femme qui a perdu son mari et le pleure encore, 25 ans après, me l'a remise. Trinidad Ayola, une femme du peuple, et ici, ils exigent la justice, d'abord que les Etats-Unis demande au Panama un pardon historique et je crois que c'est une exigence juste et raisonnable et je sais que le président Obama va la comprendre ainsi.

Assistants [Applaudissements]

Président Nicolas Maduro : Deuxièmement, ils exigent l'indemnisation de toutes les familles des enfants qui sont devenus orphelins et sont déjà des hommes, des mères qui ont perdu leurs fils, des femmes qui ont perdu leurs maris et sont devenues veuves parce qu'on leur a enlevé l'amour de leur vie. On compte plus de 4 000 morts par les armes les plus modernes, un massacre qu'on a essayé de couvrir comme on essaie de couvrir l'histoire. L'histoire ne pourra pas être arrêtée, ni couverte, jamais , l'histoire est l'histoire et nous continuerons à la construire. Je fais une remise officielle, président Obama, à la chancelière et à sa délégation de cette lettre officielle du comité des victimes qui me l'ont remise, parmi les larmes et les chants d'espérance et de vie.

Chers compatriotes, on nous a convoqués à un Sommet sur la prospérité et je suis sûr que nous avons beaucoup de choses à dire sur la prospérité. La décennie et le siècle perdu par le néo-libéralisme a amené la misère, toujours, camarades, la misère en Amérique Latine et dans les Caraïbes a été liée aux inégalités. Un petit nombre de gens captent la richesse des pays, un petit nombre exploite et pille les richesses de nos pays, le président Correa a raison quand il dit que malheureusement, les élites qui ont gouverné les Etats-Unis, l'appareil industriel et militaire dont parlait Eisenhower, ont fini par s'allier et par favoriser pendant tout le XX° siècle et au XXI° siècle, c'est pareil, les élites qui ont pillé nos pays et qui ont fait de notre région la plus inégale de la planète. Ce sont les inégalités qui sont la base de l'existence de la misère, ce sont les inégalités qui créent les conditions pour que les oligarchies, au lieu d'investir dans la santé, dans l'éducation, disent que la santé et l'éducation ne sont pas des droits sociaux mais un droit privé. Ou bien je mens? Ce n'est pas la lutte de notre peuple, alors. Ils disent que le logement n'est pas un droit social et humain mais l'affaire des banques et des milliers d'hommes, de femmes et de familles perdent leur logement. La prospérité, je suis sûr et j'en suis convaincu, cher président Varela, cela se construit sur la même base, comme dit le président Evo Morales, que nous sauvions notre indépendance, que nous commencions à construire des modèles égalitaires véritablement démocratiques, la démocratie, ce n'est pas seulement voter et faire des élections tous les 5 ou 6 ans, la démocratie doit être participer à la richesse, à la distribution de la richesse de nos pays, participer aux décisions, des démocraties participatives, actrices.

Au Venezuela, vous savez, chers compatriotes, chers collègues, en 1999 a commencé une Révolution, une nouvelle Révolution d'indépendance, une Révolution de caractère bolivarien, une Révolution qui a commencé à construire de nouvelles formes de société, de nouvelles formes politiques, économiques, avec à sa tête notre commandant infini Hugo Chavez Frias, le grand acteur de la démocratisation de notre Patrie, le commandant Hugo Chavez. La première chose qu'il fit pour commencer la Révolution Bolivarienne, en 1999, fut de convoquer la souveraineté populaire pour qu'elle exerce sa volonté absolue et ce fut un processus constituant, démocratique. Vous devez savoir que le commandant Chavez demanda au peuple par un référendum libre s'il souhaitait convoquer un processus constituant et une Assemblée Nationale Constituante et 80% du peuple a approuvé, le 25 avril 1999 et le 25 juillet 99, le peuple, par un vote direct, libre et secret, a élu ses parlementaires. Il m'est revenu d'être député de la Constituante pour Caracas et ensuite, il y a eu un débat ouvert, libre.

C'est la première Constitution de l'histoire de la Patrie vénézuélienne qui s'est réalisée par un débat ouvert, dans un processus constituant, populaire et le 15 décembre 1999, le référendum a été organisé pour la première fois dans l'histoire pour que le peuple dise s'il était d'accord et s'il approuvait ou non la Constitution rédigée par l' Assemblée Nationale Constituante. Jamais notre pays n'avait vécu un processus aussi démocratique, jamais!

Ce fut le premier pas de la Révolution Bolivarienne. Presque dès le premier jour, nous avons été affrontés, incompris, presque dès le premier jour, les oligarchies politiques et médiatiques de tous les pays représentés ici ont commencé une campagne tenace de manipulation, de mensonge, pour dire que le commandant Chavez était un dictateur, uniquement parce qu'il a sauvé la dignité du Venezuela et lui a donné une voix propre face au monde. Président Obama, uniquement parce qu'il s'est opposé à plusieurs occasions au massacre du peuple d'Afghanistan, quand ils ont assassiné des enfants au nom de la liberté, uniquement parce qu'il s'est opposé aux mensonges qui amenèrent l'invasion de l'Irak et aujourd'hui, nous comptons plus d'un million de morts du peuple irakien. Aujourd'hui, c'est le 11 avril, aujourd'hui, mesdames et messieurs les présidents, le 11 avril, le Venezuela se souvient d'il y a 13 ans, un jour comme aujourd'hui, du coup d'Etat dirigé, patronné et financé par le gouvernement de George W. Bush contre le commandant Hugo Chavez. Ils ont fait la même chose que maintenant ils font contre moi, la campagne mondiale, toutes les télévisions CNN faisant une campagne mondiale, tous les journaux sur leurs sites à Buenos Aires, à San Salvador disant: " Chavez est un dictateur, Chavez tue son peuple" pour justifier le renversement et l'assassinat d' Hugo Chavez. Un miracle! L'union civique et militaire, camarade Raùl, sauva le commandant Chavez. Il fallut 47 heures, rien de plus, président Correa, pour que le peuple civil et militaire, l' union civique et militaire en insurrection démocratique rétablisse la Constitution, sauve la vie du président et le mette là où le peuple lui avait commandé de gouverner. 13 ans, beaucoup de choses ont changé sans aucun doute, le président Obama n'est pas George W. Bush, ce serait une incongruité inhabituelle et extraordinaire de le dire, ce serait une disproportion encore plus grande que le décret signé et qui est en vigueur aux Etats-Unis, disant que le Venezuela est une menace.

Le commandant Chavez a renforcé une Révolution démocratique, j'ai les chiffres ici, je ne vais pas vous fatiguer et vous ennuyer: la pauvreté générale qui était de l'ordre de 81% dans les années 90, est aujourd'hui en dessous de 19%, la misère, la pauvreté extrême - ainsi appelée - qui était de l'ordre de 41%, camarade Evo, est aujourd'hui de l'ordre de 5,6%. Dans les années 80 - 90, sur l'immense richesse pétrolière qui entrait dans le pays, seulement 36% étaient investis dans le développement social. Savez-vous quel est la moyenne de l'investissement de la richesse du pays dans les années de l'ère révolutionnaire? 62%. L'année dernière, en 2013, nous avons atteint jusqu'à 64%, cela me rend triste mais en 2014, nous sommes arrivés à 60% à cause de la guerre économique mais nous allons récupérer, notre objectif est d'arriver à un modèle de distribution de 70% de la richesse, Evo. 70% et cela sera reporté sur 700 000 logements, un pays de 27 millions, notez le pourcentage, 700 000 logements et cette année, je vais arriver à un million de logements et ce ne sont pas des logements hypothéqués pour voler le pauvre ou le travailleur. Non! Ce sont des logements qui sont remis dans les conditions nécessaires pour qu'ils appartiennent à une famille.

Bon, le commandant Chavez a fait mille choses, il a démocratisé la vie politique, président Obama et vos représentants, le Venezuela a, si vous me le permettez, il n'est pas question d'égo, je le dis avec humilité, le Venezuela a le record mondial d'élections, il a le système électoral le plus transparent et moderne qu'on puisse connaître dans notre histoire. Le président Jimmy Carter, un homme honorable également, l'a dit, Jimmy Carter a dit que le Venezuela avait le système électoral le plus complet, sûr et transparent qu'il avait connu en plus de 100 élections auxquelles il avait participé dans le monde. On ne peut pas accuser Jimmy Carter d'être bolivarien, socialiste ni chaviste. Le commandant Chavez a commencé une Révolution, comme dit le président Raùl, personne ne nous a en fait cadeau, comme personne ne nous a fait cadeau, il y a 200 ans, d'être Vénézuéliens. Nous l'avons conquis sur les champs de bataille, par le plus grand sacrifice connu dans l'histoire de cette terre. Plus de la moitié de la population vénézuélienne est morte sur les champs de Boyaca, de Pichincha, de Junin, de Ayacucho, de Carabobo. Nous avons été comme une armée unie et nous suivons San Martin à Guayaquil et O’Higgins au Pérou, nous avons été une seule armée uni et comme le disent les documents du gouvernement de John Quincy Adams, dans ce magnifique livre, nous sommes nés comme une puissance et ainsi nous reconnaissait John Quincy Adams, président des Etats-Unis. Le président Obama a commis l'agression et je le dis ainsi avec tout le respect qui lui est dû et le respect diplomatique ici, je dois le dire, je ne peux pas me taire.

J'ai amené plus de 11 millions de signatures qui seront remises par la voie diplomatique et je viens, au nom des 30 millions de Vénézuéliens, ainsi le demande l'UNASUR à l'unanimité, l'UNASUR a approuvé un document historique rejetant le décret et demandant qu'il soit abrogé, ainsi le demande à l'unanimité la CELAC, les 33 pays ont posé un concept supérieur, ils ont dit que le décret devait être abrogé. C'est un décret irrationnel, disproportionné, je n'ai pas inventé ce conte, je rappelle le Che quand il disait "pas même un peu ainsi" de ce qui fut une déclaration, seulement une déclaration pour courageuse qu'elle soit, président Obama, elle n'est pas suffisante. Il faut chercher des voies politiques, diplomatiques et juridiques pour annuler ce décret menaçant. Le Venezuela, nos fils, nos petits-fils ne seront pas tranquilles tant que les Etats-Unis par la voie qui leur convient, n'auront pas abrogé ce décret, en plus d'avoir déclaré que nous ne sommes pas une menace. Ce décret est très dangereux, ce qu'il fait, ce n'est pas seulement sanctionner 7 fonctionnaires, ce qui serait déjà suffisant pour le condamner parce que ce sont 7 Vénézuéliens honorables, je voudrais qu'ils soient là et vous les présenter, des pères et des mères de famille. Tout ce qu'ils disent sur eux est mensonge, est faux et je les défendrai. Entendez-vous? Je les défendrai en tant que président où il faudra les défendre.

Ce décret s'immisce dans la vie intérieure du Venezuela, je ne sais pas si vous avez eu le temps, si nous le remettons à chaque délégation pour qu'elle le lise, pour qu'elle le lise dans toutes les langues. Ce n'est pas du passé, président Obama, c'est du présent et du futur aussi et je veux du futur avec les Etats-Unis. Nous, nous ne sommes pas anti-états-uniens, non! Je suis un admirateur de Jimi Hendrix, Eric Clapton et quand c'était l'époque du rock, j'aimais le rock et j'aimais chanter leurs chanson surtout la chanson dans laquelle il interprétait l'hymne des Etats-Unis pendant la guerre du Vietnam au festival de Woodstock. Aimez-vous la vérité? Extraordinaire, comment Jimi Hendrix affrontait les bombes, comme transporté dans le temps, ce fut sa façon de s'opposer à la guerre du Vietnam. Nous ne sommes pas anti-états-uniens, camarades présidents, nous sommes anti-impérialistes! Comme c'est la majorité du peuple des Etats-Unis qui est contre les guerres, qui est contre le fait qu'on détruise la Libye, la Syrie et qu'on envahisse des peuples, la jeunesse des Etats-Unis veut changer les Etats-Unis, j'en suis sûr sinon le président Obama n'aurait pas été président. Le président Obama est président parce qu'il y a un désir profond de changement et les Etats-Unis veulent cesser d'être un empire, il y a 2 Etats-Unis, ceux de Washington, ceux de l'empire, des lobbys et les Etats-Unis profonds qui veulent la paix, le développement et veulent que nous les voyons et veulent que nous nous voyons comme des frères, face à face et nous le chantons ensemble et que nous fassions l'histoire ensemble.

Aucun pays, premiers ministres, frères, présidents, présidentes, première ministre, aucun de vous n'accepterait un décret aussi révoltant. La présidente Cristina a dit qu'il a provoqué des rires, le président Correa m'a appelé à ce moment-là et me dit que cela ressemblait à une mauvaise blague. C'est vrai, c'est tragi-comique, c'est une tragédie, personne n'accepterait qu'ils s'immiscent dans leurs affaires intérieures. Les problèmes de la justice vénézuélienne, la justice et le pouvoir judiciaire les résolvent, la lutte contre la corruption est un problème du Venezuela, les problèmes que nous avons sont nos problèmes et nous les résolvons conformément à la Constitution. Nous avons le record mondial d'élections: 19 élections en 15 ans et nous, les forces révolutionnaires, bolivariennes et chavistes, avons gagné 18 élections droit au but et cette année, nous allons gagner l'élection numéro 19, quand les élections législatives auront lieu quand le pouvoir électoral l'aura fixé. Et s'il n'en était pas ainsi, la vie continuerait, nous reconnaitrions immédiatement, comme nous l'avons toujours fait, n'importe quel résultat, nous ne sommes pas un pays sous tutelle ni contrôlé et nous n'avons plus besoin d'être contrôlés dans la vie démocratique. A cause de cela, je le propose comme l'a fait l'envoyé des Etats-Unis, Thomas Shannon, un homme que je respecte, j'ai discuté avec lui pendant 3 heures, camarade Raùl, avec une franchise totale et je lui ai dit ce que je crois et je lui ai dit ici, et je suis disposé à parler avec le président Obama à ce sujet respectueusement et sincèrement quand il voudra. Je lui ai envoyé des messages publics, en privé, pendant 2 ans depuis que je suis Président et jamais il n'a répondu à un seul message que je lui ai envoyé, camarades des Caraïbes. Je nomme un ambassadeur, Maximilian Arvelaez, un extraordinaire ambassadeur au Brésil, je l'en enlève et je le nomme Ambassadeur aux Etats-Unis il y a 13 mois et 13 mois ont passé et actuellement, ils ne lui ont pas encore donné son accréditation. Ou bien nous sommes en guerre et nous ne le savons pas? Nous avons des relations conformément à la, Président Varela, vous avez été ministre des affaires étrangères, vous connaissez bien le protocole, 3 mois après la demande, elle est considérée comme refusée. Non, nous sommes entêtés, ils ont entendu, nous sommes entêtés et obstinés quand nous luttons pour quelque chose de juste. Quand 3, 4 mois ont passé et que j'ai vu le mépris avec lequel les conseillers du président Obama l'ont amené à agir de façon regrettable envers le Venezuela, je l'ai nommé chargé d'affaires et je l'ai envoyé comme chef de mission et là, il attend. Combien de mois de plus doit-il attendre, président Obama, pour que vous lui accordiez l'accréditation et que soit certaine la parole que vous avez dite que vous souhaitez de bonnes relations avec le Venezuela? Je veux le croire, je n'ai pas confiance, je vous respecte mais je n'ai pas confiance en vous, président Obama. Si vous voulez, nous discutons, maintenant, si vous ne voulez pas discuter, c'est bien, ce sera votre héritage avec le Venezuela, le décret, le silence et le mépris et l'arrogance. Je vous dis plusieurs choses, président Obama, ne passez pas dans l'histoire comme y est passé George W. Bush, en soutenant le coup d'Etat contre le commandant Chavez, passez dans l'histoire d'une autre façon. Je vous tends la main, président Obama, pour que nous parlions et que nous résolvions les problèmes que nous avons à résoudre entre les Etats-Unis d'Amérique du Nord et le Venezuela en paix

Assistants [Applaudissements]

Président Nicolas Maduro: sans intervention dans les affaires intérieures de personne. Personne ne doit intervenir dans les affaires des autres, je ne sais pas, vous devez sentir la même indignation que nous avons ressentie quand vient un fonctionnaire des Etats-Unis ou de n'importe quel pays et qu'il fait des déclarations sur la vie intérieure, pardonnez-moi l'expression, je me mets en rogne. Au Venezuela, ce mot n'est pas un gros mot, ça peut l'être dans d'autres endroits, je m'excuse. Je me mets en rogne quand quelqu'un parle du Venezuela parce que je ne parle d'aucun pays, imaginez que nous nous mettions à donner notre avis. Alors, je me mets à donner mon avis et l'autre et l'autre, non, tel pays, pourquoi privatise-t-il l'éducation? Pourquoi y a-t-il tellement de faim? Pourquoi répriment-ils la classe ouvrière, les paysans? Pourquoi refusent-ils leurs droits aux indigènes? Ah, ce serait la fin, le chaos, chacun gère son pays, dirige son pays avec les méthodes de sa Constitution et personne ne doit s'immiscer dans le Venezuela, je l'ai dit. Quand je l'ai dit, j'étais sûr d'être accompagné par le monde mais je l'ai dit, si le Venezuela doit être seul à défendre ses principes constitutionnels et son droit à l'indépendance, nous nous battrons seuls, nous lutterons seuls. Grâce à dieu, nous ne sommes pas seuls, nous sommes accompagnés par l'UNASUR, la CELAC, 138 pays du G77+la Chine et nous avons la compagnie la plus importante, celle des peuples qui ont signé par millions. Cuba nous a remis 3 millions de signatures, rien de moins. Ainsi, je tends la main et propose 4 points, je les propose en public comme je l'ai fait avec Thomas Shannon. Premier point, que le gouvernement des Etats-Unis corrige, rectifie, l'erreur d'origine qui l'a amené à ce décret disproportionné et à commettre les erreurs qu'ils ont commises pendant 2 ans contre mon gouvernement et le peuple.

L'erreur d'origine est la suivante: Les Etats-Unis ont cru, l'oligarchie et les élites du monde ont cru qu'avec le départ physique du commandant Hugo Chavez, s'en était fini de la Révolution Bolivarienne et que Maduro n'accèderait pas au pouvoir, que je ne sais pas quoi, que la révolution dépendait d'un seul homme et Chavez l'a dit des milliers de fois "je ne suis pas moi", disait Chavez, "je suis un peuple". Nous sommes une histoire vivante et la révolution a continué et continuera son chemin démocratique de transformations pacifique, constitutionnel, impeccable. C'est ma première proposition: qu'ils rectifient et reconnaissent la révolution bolivarienne et socialiste du XXI° siècle qu'il me revient de conduire par délégation du commandant Hugo Chavez.

Si vous ne reconnaissez pas notre révolution, nos particularités, notre projet socialiste, vous continuerez à vous écraser contre le même mur d'échec et d'isolement que vous avez élevé vous-mêmes. C'est un piège, c'est clair, comme je vous l'ai dit, comme je l'ai dit à plusieurs gouvernements qui ont discuté avec moi. Mais ce n'a pas été Maduro qui vous a fourrés dans un piège, ça a été vous tout seuls, vous seuls qui avez marché vers le piège. Premier point, reconnaître l'indépendance et la souveraineté de notre pays et la révolution bolivarienne et socialiste. Deuxième point, abroger le décret par la voie démocratique qui convient et abandonner cette menace qui pèse sur le Venezuela. Troisième point, démanteler l'appareil de guerre psychologique, politique, économique, militaire que vous avez à l'Ambassade des Etats-Unis au Venezuela. Je ne vais pas m'étendre sur ce sujet mais je pourrais présenter ici des vidéos, des enregistrements de toute sorte sur la façon dont, depuis l'ambassade des Etats-Unis d'Amérique du Nord, ont été préparés des coups d'Etat pour me tuer. J'ai les preuves. Qu'est-ce que je fais? Je me tais, camarades? Qu'est-ce que je fais, je fais l'imbécile, je regarde ailleurs? Les Etats-Unis doivent démanteler l'appareil de guerre qu'est devenue l'Ambassade des Etats-Unis dans notre pays. Troisième point. Et en quatrième lieu parmi d'autres points, les Etats-Unis doivent prendre les mesures légales pour arrêter la conspiration qui se développe sur le territoire même de Miami, de la Floride, de New York, des Etats-Unis. Chers Présidents, chères Présidentes, le décret de l'attaque militaire qui allait se faire en mars contre moi pour m'assassiner avec un avion Tucano amené de l'étranger fut dicté par un monsieur appelé Carlos Osuna qui vit à New York. Je demande: est-il légal que quelqu'un dicte le décret par téléphone, j'en ai les preuves, pour assassiner le Président et faire un coup d'Etat et que rien ne se passe? La conspiration qu'il y a à Miami... A Miami, ils se font concurrence dans les programmes de télévision et il y a des gens qui vont analyser quel est le meilleur fusil pour tuer Maduro. Avant, ils le faisaient avec Chavez. Cela, on ne peut le tolérer. Je ne veux pas me répéter et vous ennuyer, je demande des excuses aussi pour l'ensemble mais la vérité, c'est que le Venezuela est sous le coup d'une agression, sous le coup d'une menace qui doit être démantelée.

Nous, nous voulons la paix, il est clair que oui, nous voulons la paix et nous voulons discuter avec le gouvernement des Etats-Unis ce point et d'autres qui mous amènent à construire une relation comme l'a dit le camarde Raùl, civilisée, une relation qui nous permette véritablement d'avancer. Je crois vraiment que nous sommes aux portes d'une nouvelle ère. L'Amérique Latine est déjà entrée dans une nouvelle époque comme le dit le président Rafael Correa, en paraphrasant, ce n'est pas une époque de changement, c'est un changement d'époque. Correct, Président? Il y a déjà eu en Amérique Latine un changement d'époque, le premier Sommet des Amériques en 1994. Nous pourrions dire que de 1994 à 2005 fut l'ère perdue du néo-libéralisme et la lutte contre le néo-libéralisme, ce fut à Mar del Plata où fut enterrée la tentative de recoloniser économiquement nos pays.

De 2005 à 2015, à ce Sommet, combien nous avons avancé! Entre 2005 et 2015 est né Petrocaribe en tant que projet renforcé. Vous savez quelque chose? Petrocaribe: nous avons investi plus de 3 500 millions de dollars en 10 ans et les pays des Caraïbes qui font partie de Petrocaribe ont augmenté de 25% leur Produit Intérieur Brut et ont élevé leur niveau de distribution et d'égalité. Petrocaribe est une garantie de stabilité. Entre 2005 et 2015 est née l'UNASUR, un 17 avril 2007, à l'initiative de Lula, le grand géant du Brésil, à l'initiative de Nestor Kirchner, fondateur de la Patrie nouvelle, à l'initiative d'Hugo Chavez, à l'initiative de Tabaré Vasquez qui est ici, à l'initiative de ceux qui ont assumé cet engagement. Jamais nous n'avons eu, en 200 ans, un bloc sud-américain. Aujourd'hui nous l'avons renforcé. En 2011 est née la CELAC: pour la première fois, toutes les Caraïbes, l'Amérique du Sud, l'Amérique Centrale, le Mexique, nous nous sommes unis comme le souhaitait le Libérateur Simon Bolivar pout traiter nos problèmes comme des frères. Là, les 2 et 3 décembre, à Caracas, le commandant Hugo Chavez luttant pour sa vie, a présidé cette réunion historique et ensuite nous sommes allés au Chili avec Sebastian Piñera, à Cuba et récemment, nous étions avec le président Solís au Costa Rica. Je lance une idée, président Varela, 2015-2026, une décennie et un peu plus. 2026, nous commémorerons les 200 ans du Congrès de Panama. Etats-Unis d'Amérique, je vous lance une idée, assumons le défi de construire des relations de respect, de coopération, de complémentarité, de construction du bonheur de nos peuples, de la démocratie véritable de l'ère 2015-2026, assumons le défi du Bicentenaire et du Congrès de Panama pour que, quand viendra le Congrès de Panama et que nous venions nous réunir encore une fois ici, nous ayons des relations de respect, de paix et que nous puissions dire que ce qu'a proposé le président Juan Carlos Varela s'est réalisé, que nous sommes un hémisphère de paix en prospérité, ce qui est l'objectif de cette grande réunion.

Hier, nous avons vu une lettre du Pape François et nous sommes solidaires de tous les concepts que le Pape François nous a remis ici, une lettre merveilleuse que j'ai lue tôt ce matin. Je salue le secrétaire d'Etat, le cardinal Pietro Parolin, ce cher ami qui doit être dans cette salle, nous avons une réunion aujourd'hui un peu plus tard et le Pape nous donne une gifle, comme avec le fouet du Christ et il nous rappelle à tous que nous avons des responsabilités à construire, de façon responsable, un monde nouveau. Et le Pape dit à notre frère Juan Carlos Varela, monsieur le président, les efforts pour tendre des ponts, des canaux de communication, tisser des relations, chercher à s'entendre, ne sont jamais vains. La situation géographique du Panama au centre du continent américain qui en fait un point de rencontre du Nord et du Sud, des océans Pacifique et Atlantique est sûrement un appel pro mundi beneficio à provoquer un nouvel ordre de paix et de justice et à promouvoir la solidarité et la collaboration en respectant la juste autonomie de chaque nation. Avec le Pape François, nous disons, depuis le Venezuela: respectons la juste autonomie de chaque nation et construisons, avec ce Sommet historique, la paix, l'indépendance, l'union, la prospérité et surtout le bonheur de notre peuple.

Merci beaucoup, président!

Source en espagnol:

Cresciendo desde Abajo!

Traduction Françoise Lopez: http://cubasifranceprovence.over-blog.com/2015/04/sommet-des-ameriques-discours-de-nicolas-maduro-a-la-session-pleniere-11-avril-2015.html

Sommet DES Amériques: DISCOURS DE Nicolas Maduro A LA SESSION PLENIERE
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