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par Alvaro Vervi Rangel1

ALAI 30/07/2014 - Lilian Tintori, l'épouse de l'opposant vénézuélien Leopoldo Lopez a commencé une tournée à Washington à la recherche d'un soutien international pour obtenir la libération de son conjoint, emprisonné depuis le 18 février pour instigation des protestations et de la déstabilisation au Venezuela. Avec elle est apparu son nouveau guide, l'avocat étasunien Jared Genser, intimement lié aux organismes de Sécurité Nationale des Etats-Unis.

La matrice qu'on cherche à imposer depuis les Etats-Unis est que le Venezuela est un Etat délinquant, lié au pire du trafic de drogue et du "terrorise" mondial, où il existe une dictature qui ne permet pas l'administration de la justice. Et ces dernières semaines, à la tentative pour arrêter - ou enlever - l'ex chef du renseignement vénézuélien, s'ajoute une campagne internationale, truquée par Washington, pour faire pression au niveau international pour que soit libéré Lopez, qui, en réalité, a été abandonné par la direction de l'opposition vénézuélienne.

Genser agit maintenant comme conseiller international de Leopoldo Lopez, en plus de José Antonio Maese, qui fut l'avocat de la famille de Lopez au niveau national. Ensemble, au début de la "campagne", le 27 juillet dernier, ils ont présengé un écrit que "Le Cas de Leopoldo Lopez Mendoza".

"Le proces judiciaire est une farce complète. nous ne croyons pas qu'il va y avoir une audience juste (...)" Ainsi, nous allons nous assurer que, dans chaque pays où se rend le président Maduro, il doive entendre parler de Lopez", a-t-il ajouté en disant clairement qu'il ne croie pas aux arguments légaux mais aux opérations politiques. Il ne se réfère pas non plus au fait que Lopez est accusé d'être l'auteur intellectuel d'incendie intentionnel, d'instigation publique, de dommages et d'association pour commettre des délits.

Dans une conférence de presse, il s'est fait poser des questions sur les possibles sanctions que le Congrès étasunien envisage contre certains des fonctionnaires du gouvernement vénézuélien, pour répondre que dire aux pays comment ils doivent réagir à ce qui se passe au Venezuela ne fait pas partie de ses intentions.

Au cours de sa tournée étasunienne, Tintori s'est rendue avec les parents de son mari et une partie de son équipe d'avocats à Boston et en Floride après être apparue en Colombie et avoir fait escale à Madrid, à Paris et à Rome, où elle fut reçue par le pape François. "Nous croyons dans les valeurs de la politique extérieure, nous savons que ce que les autres pays disent est très important, répète-t-elle à chaque escale.

Fondateur de l'ONG anti-cubaine Freedom Now, Genser, 42 ans, a eu comme clients l'ex président tchèque Vaclav Havel et les prix Nobel de la Paix Aung San Suu Kyi, Liu Xiaobo et Elie Wiesel. Il est membre associé de rien moins que de la National Endowment for Democracy (NED) qui finance la déstabilisation dans plusieurs démocraties latino-américaines et en 2012, il a été chargé de mobiliser des équipes d'avocats, d'activistes, d'étudiants et d'ONG pour soutenir la dissidence dans des pays comme la Birmanie et la Corée du Nord.

Il est directeur du cabinet international d'avocats DLA Piper LLP où il s'est distingué en semant les programmes de sanctions des Etats-Unis dans le système financier international, contre les décisions souveraines des pays émergents contre les intérêts des transnationales que protège - comme il le fait avec les fonds vautours - l'establishment étasunien.

Cet activiste lié aux organismes de Sécurité Nationale des Etats-Unis a eu en charge, en 2011, le cas de l'espion étasunien Alan Gross, arrêté à cuba et a présenté une motion en faveur de son client devant le groupe des arrestations arbitraires du Conseil des Droits de l'Homme des Nations Unies, à Genève, qui a provoqué une déclaration internationale contre Cuba.

Il renforce sa campagne comme avocat avec des articles d'opinion sur des thèmes de droits de l'homme et pour la libération de Gross dans des publications comme The Washington Post, International Herald Tribune (Grande Bretagne) qui acceptent (louent ou vendent) pour leurs campagnes de création des imaginaires collectifs que facilitent les campagnes des organismes de sécurité pour qui il travaille.

Le syndrome Carjaval.

Mais souvent la réalité donne des claques. L'arrestation d'Hugo Carjaval, un militaire, ex chef du renseignement maintenant diplomate arrêté à Aruba (territoire semi-colonial hollandais situé en face du Venezuela) sur demande des autorités étasuniennes, s'est terminée comme elle devait se terminer, avec sa libération. Et alors, la droite nationale s'en est prise à la Hollande.

Diego Arria, dirigeant ultra-conservateur, a signalé que "Si les Etats-Unis ne protestent pas devant le Royaume de Hollande pour cette sortie "néo-diplomatique" qui évite l'extradition d'un personnage si dangereux avec un record abominable, cela signifie qu'ils sont mus par les mêmes préoccupations que la Hollande". La presse commerciale vénézuélienne tente de se joindre à la matrice impériale qui prépare le scénario d'une intervention au Venezuela de n'importe quelle manière. "Les Etats-Unis insisteront pour amener Carjaval devant la justice", di El Nacional.

Mais la nouvelle est complètement absente des premières pages des autres médias de la droite hispano-américaine qui ne veulent pas participer à cette farce, comme Folha de Sao Paulo, La Nacion, El Clarin de Buenos Aires, El Pais et El Mundo d'Espagne, entre autres. Ils ont essayé de forger des déclarations officielles des Etats-Unis mais ils ne se sont pas exprimés sur le forum.

Les agences d'information qui attendaient un énorme scandale ont à peine pu forger une rumeur: "Les Etats-Unis ont déclaré lundi leur malaise devant ce qu'ils qualifient "des rapports vraisemblables" du fait que le gouvernement vénézuélien a menacé Aruba, le Hollande et d'autres gouvernements pour obtenir la libération d'Hugo Carjaval Barrios". La déclaration est attribuée à "un porte-parole du Département d'Etat qui a souhaité rester anonyme".

Quant à la sous-secrétaire des Etats-Unis pour l'Amérique Latine, Roberta Jacobson, elle n'a fait aucune déclaration officielle mais elle a écrit sur son compte Twitter que "la libération de l'ex directeur du renseignement vénézuélien est une plaisanterie". Ce n'est en aucune façon une déclaration officielle du Département d'Etat - qui pourrait avoir provoqué une petite tourmente diplomatique avec la Hollande - mais une chiure pour leurs fidèles dans cette guerre de quatrième génération contre la Révolution Bolivarienne.

Et, pour comble, à Caracas et avec Nicolas Maduro comme hôte, a eu lieu le Sommet du MERCOSUR où personne n'a évoqué Lopez... sauf le surprenant chancelier chilien...

traduction Françoise Lopez - Cuba Si France Provence

Source: Resument Latinoamericano y del Tercer Mundo, 1° août 2014

 

 

1Alvaro Verzi Rangel est un sociologue vénézuélien. Chercheur à l'Observatoire en Communication et en Démocratie

Las attaques contre le Venezuela sont coordonnées directement depuis Washington
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