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Deux dirigeants bien connus de l'opposition, membres de la direction de l'Assemblée Nationale ont entrepris une tournée dans les pays européens pour essayer de renforcer le blocus financier et diplomatique imposé par l'Administration Trump le 25 août dernier au Venezuela.

 

Une visite peu répercutée par les médias

 

Une actualité européenne parquée par la crise politique espagnole due à l'organisation d'un referendum sur l'indépendance de la Catalogne en octobre, le conflit entre la bureaucratie de l'Union Européenne (UE) et certains Etats Membres pour l'attribution de réfugiés et les alertes concernant d'éventuels attentats terroristes laissent peu de place dans les médias à la tournée de Julio Borges et Freddy Guevara.

 

Mais cela n'implique pas que ce qui a été discuté lors de leurs premières réunions avec le président de la France Emmanuel Macron, de l'Espagne Mariano Rajoy et la chancelière allemande Angela Merkel ait peu d'importance. Le chancelier vénézuélien Jorge Arreaza a insisté sur cela en condamnant par des notes de protestation et des messages sur les réseaux sociaux le fait que certains Gouvernements européens coordonnent des actions contre le Venezuela avec des dirigeants politiques impliqués dans les violences extrêmes de ces derniers mois.

 

Renforcer les sanctions de l'administration Trump

 

Les guerres contre l'Irak, la Libye et la Syrie montrent l’Europe accompagnant aveuglément les aventures géopolitiques des Etats-Unis. Après les sanctions financières inédites de l'administration Trump contre le système financier vénézuélien, il semble que le Venezuela ne sera pas l'exception.

 

Un important cycle de sanctions a débité en février de cette année par l'inclusion du vice-président vénézuélien Tareck El Aissami dans la « liste anti-capos » du Département du Trésor a atteint son point culminant avec le blocus financier instauré par l'Ordre Exécutif du 25 août dernier qui ferme définitivement la porte du marché de la dette des Etats-Unis à PDVSA.

 

La revendication politique qui sous-tend ces actions a été exprimée par le Département d'Etat le 30 août dernier dans un communiqué où il exigeait qu'on « dissolve » l'Assemblée Nationale Constituante (ANC) après que celle-ci ait accusé de trahison de la patrie les dirigeants de l'opposition qui ont coordonné les sanctions avec le Gouvernement états-unien.

 

Ces recours à la force expriment la décision ferme des Etats-Unis de faire feu de tout bois pour mettre le pays à genoux mais c'est aussi une façon de réunir leurs associés régionaux dans l'accompagnement de ces actions et d'autres actions contre le pays parmi lesquelles, selon les mots du président Trump, « on n'écarte pas l'option militaire. »

 

Avec le précédant de la réunion entre Julio Borges et le conseiller à la sécurité nationale de Trump, le général H.R. McMaster, 3 mois avant l'Ordre Exécutif de Trump, cette tournée de réunions avec des gouvernants européens poursuit l'objectif d'élargir le rayon d'action des sanctions contre le Venezuela en touchent les importations de biens de première nécessité pour la population et l'accès aux financements extérieurs.

 

La gravité de ce qui est décidé là dépendra de la limite de l'engagement politique envers l'accompagnement des dernières actions financières des Etats-Unis : 4 des 10 plus importantes économies du monde font partie de l'Union Européenne, ce qui lui donne un pouvoir de nuisance important sur une économie comme celle du Venezuela, dépendante du système financier occidental pour faire des opérations externes à différents niveaux.

 

Tutelle et substitution (symbolique) de la souveraineté

 

Sans perdre de vue les effets négatifs que produit le renforcement de ces sanctions, encore plus quand il s'agit de l'Europe, à la surface, il y a un message enveloppant qui dirige le cours politique de cette tournée et de ce qui a précédé.

 

Julio Borges et Freddy Guevara montrent comme un trophée politique le fait que les Gouvernements européens reconnaissent le Parlement comme « pouvoir légitime du Venezuela » au détriment de l'Assemblée Nationale Constituante, une copie conforme des orientations des Etats-Unis fixées dans la Déclaration de Lima, un groupe ad hoc qui s'est substitué à l'OEA en tant que front diplomatique contre le Venezuela.

 

Dans le cadre de ce calcul diplomatique, Borges et Guevara ont été chargés d'ajouter des pays et des blocs régionaux au refus de reconnaître les prochaines mesures politiques et financières que prendrait l'ANC pour rétablir la stabilité du Venezuela, comme l'exige le Département d'Etat. Cette tournée est également utile pour se blinder au niveau international et montrer ses muscles politiques face à des partisans frustrés et trahis, comme pour simuler leur qualité de (faux) « Etat légitime » sur la scène internationale, mandaté et soutenus symboliquement par de grandes puissances pour essayer de décider de la vie du pays en passant par-dessus sa Constitution et ses institutions : l'âme politique du Venezuela Bolivarien.

 

En dépit des différences entre un processus et l'autre, il faut rappeler que l'Union Européenne, presque en totalité, a marché avec les Etats-Unis dans la reconnaissance diplomatique des Gouvernements parallèles de Syrie et de Libye qui ont été à l'origine de la fragmentation politique de leur territoire avant la guerre illégale, les sanctions, les embargos commerciaux, financiers, pétroliers et l'intervention militaire étrangère.

 

Ici, nous ne parlons pas de formules scientifiques mais politiques. Adaptables à tout scène et à toute circonstance historique. Et contre le pays, ce scénario se poursuit bien qu'il chemine lentement. Le cycle de révolutions de couleur a eu beau se fermer sur le terrain de la rue, l'orientation politique qui cherche à légitimer un Gouvernement parallèle par des tournées, des rencontres et des sanctions coordonnées continue à préfigurer un objectif stratégique. Démanteler l'Etat vénézuélien par des actes de guerre (sanctions financières) et par la reconnaissance de dirigeants politiques qui agissent en-dehors de la loi.

 

Pour cela, le Parlement auto-annulé et dans l'illégalité, après le plébiscite de juillet, a fait un pas de plus en nommant des magistrats en -dehors de la Constitution.

 

Ce qui est absent pendant cette tournée ou ce qui n'est pas dit est assez parlant en ce qui concerne le profil politique de ces réunions. L'opposition vénézuélienne organise des primaires sans le Conseil National Electoral (CNE) pour élire ses candidats aux élections régionales. Ce qui en soi implique un acte de négociation politique avec l'ANC pour la stabilité du pays est supprimé au bénéfice de l'anti-politique et de la préparation d'agressions contre le pays.

 

Force ou faiblesse ?

 

Cette tournée, comme les sanctions des Etats-Unis, en guise de réponse internationale à la victoire politique de l'ANC recouvre à son tour un geste terrible : retourner la fin du conflit violent obtenue par cette élection du 30 juillet.

 

Il n'y aurait pas eu de tournée européenne de Julio Borges et de Freddy Guevara sans les victoires diplomatiques du Venezuela et des Caraïbes à l'OEA, ces derniers mois. Si ce qu'on appelle le « Groupe de Lima » qui, après les menaces de Trump et la tournée de Mike Pence dans 4 pays a perdu l'offensive diplomatique pour ne pas se trouver en mauvaise posture, ne s'était pas dégonflé. Sans le soutien constant de la Russie et de la Chine après les sanctions, soutien qui a renforcé un cadre géopolitique mondial favorable au Venezuela.

 

Oui, cette tournée réactive sans aucun doute une zone de danger international qui doit être appréciée à sa juste valeur. Cependant, l'épuisement des instances régionales (officielles ou non) utilisées par les Etats-Unis pour faire pression sur le Venezuela, l'OEA et le Groupe de Lima, est le produit de la souplesse diplomatique du chavisme, de sa capacité à esquiver efficacement les attaques contre lui et de l'architecture géopolitique régionale et mondiale créée par Hugo Chávez et très bien utilisée en faveur du pays par le Président Nicolás Maduro.

 

Il ne serait pas téméraire d'affirmer que cette tournée est aussi une façon de répondre rapidement à la solidité de nos victoires politiques et diplomatiques récentes.

 

La double confirmation

 

Les premières réunions montrent ce qui a été dit précédemment. Effectivement, Borges et Guevara sont venus chercher plus de sanctions contre le Venezuela. Le président de l'Espagne, Mariano Rajoy, a promis de faire prendre des sanctions financières par l'Union Européenne. Dans le même ordre d'idées, la chancelière allemande Angela Merkel « n'a pas écarté d’éventuelles sanctions de l'Union Européenne » contre le Venezuela, selon un communiqué du Gouvernement allemand.

 

Fin mars, dans une autre tournée en Europe, Julio Borges a demandé à Antonio Tajani (président du Parlement Européen) de faire pression pour que soient mises en place des sanctions de l'Union Européenne. La tournée actuelle peut être comprise, aussi, comme une façon d'achever cet intense travail de cabale et de donner une cohésion à l'Union Européenne (et aux autres partenaires du Groupe de Lima) concernant la position agressive des Etats-Unis.

 

Le média Tiempo Latino de Washington, le confirme avec espoir :

 

« Il y a 200 ans, ce territoire appelé Venezuela a fourni une génération d'hommes et de femmes à la guerre pour bâtir dans la douleur et dans la souffrance l'indépendance politique d'aujourd'hui. 200 ans plus tard, Borges et Guevara, au nom de l'anti-chavisme, capitulent devant cette même Europe (avec la même mentalité d'empire) qui a mordu la poussière de la défaite. Les appeler « Vénézuéliens » est presque une insulte.

 

Traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

 

Source en espagnol :

http://misionverdad.com/LA-GUERRA-EN-VENEZUELA/julio-borges-y-freddy-guevara-buscan-mas-sanciones-contra-venezuela-en-europa

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/ 2017/09/venezuela-borges-et-guevara-cherchent-en-europe-plus-de-sanctions-contre-le-venezuela.html

Borges et Guevara cherchent en Europe plus de sanctions contre le Venezuela
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