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Une réunion des chanceliers de l'Organisation des Etats Américains (OEA) destinée à approuver une résolution contre le Venezuela et son appel à une Assemblée Nationale Constituante a été suspendue mercredi dernier sans avoir obtenu une résolution finale. « Ils ont cherché un consensus et le seul consensus qu'ils ont réussi à obtenir dans cette réunion est qu'il n'y a pas de consensus, » a signalé la chancelière vénézuélienne Delcy Rodríguez par téléphone lors de l'émission Con el Mazo Dando de VTV.

 

« La réunion des chanceliers de l'Organisation des Etats Américains (OEA) qui a amené le Venezuela à se retirer et à dénoncer la charte de cette organisation est terminée. Un plan d'intervention est en cours et un groupe de pays est venu, ce qu’on appelle le G-15, avec son plan d'intervention et de mise du Venezuela sous tutelle pour chercher un consensus et le seul consensus qu'ils ont réussi à obtenir dans cette réunion est qu'il n'y a pas de consensus, » a expliqué Rodríguez mercredi soir.

 

« La voix de la morale et du respect des règles internationales du groupe de pays de l'ALBA et de la CARICOM s'est imposé. Ça a été une bataille politique qui a mis en évidence le combat entre 2 modèles : le modèle hégémonique dirigé par les centres de pouvoir des Etats-Unis et le modèle qui propose le respect de la souveraineté et de l'indépendance des pays, » a-t-elle indiqué.

 

Pour Rodríguez, le député d'opposition Julio Borges qui fait tous ses efforts au niveau international pour faire sanctionner le Venezuela dans des congrès et des organismes multilatéraux doit se sentir « complètement déçu » à cause de « cet échec » de l'OEA qui ne leur a pas donné le soutien qu'ils cherchaient et qu'ils espéraient. »

 

Rodríguez a aussi annoncé que le Président Nicolás Maduro lui a demandé de participer personnellement, en tant que chancelière du Venezuela, à la prochaine assemblée générale de l'organisation qui aura lieu à Cancún, Mexique, du 19 au 21 juin, où ils se rendront « accompagnés par les peuples d'Amérique Centrale, d’Amérique Latine et des Caraïbes pour défendre le Venezuela et ratifier leur retrait de cette organisation, justement à cause des intentions d'intervention qu'un groupe de pays prétend imposer contre le Venezuela. »

 

Les ambassadeurs à l'OEA devront maintenant fixer une date pour une autre réunion de consultation des chanceliers sur ce même sujet qui devra avoir lieu avant l'Assemblée Générale de l’organisation.

 

2 résolutions en conflit

 

Lors de la réunion des chanceliers, 2 projets de résolution qui n'ont pas pu être approuvés ont été présentés.

 

La proposition de déclaration dirigée par les Etats-Unis et les pays gouvernés par la droite comme le Mexique, le Pérou, la Canada et le Panama condamnait l'Assemblée Nationale Constituante au Venezuela et était ouvertement une proposition d'ingérence envers le Gouvernement de Nicolás Maduro alors que la résolution présentée par les pays de la Communauté des Caraïbes (CARICOM) ne reprenait pas la plupart de ces demandes et était beaucoup plus respectueuse.

 

Le projet de résolution des pays de droite qui ont demandé cette rencontre demandait à Maduro « l'arrêt » de l'Assemblée Nationale Constituante « sous la forme dans laquelle elle est conçue actuellement », la libération de ce qu'ils appellent « les prisonniers politiques » et un calendrier électoral avec des observateurs internationaux. De plus, il appelait à la suspension de « tout jugement de civils par des tribunaux militaires », à engager un nouveau processus de dialogue entre le Gouvernement et l'opposition et à « l'arrêt immédiat des actes de violence » de quelque « partie qu'ils proviennent. »

 

Il exhortait aussi le Gouvernement vénézuélien à « demander l'aide humanitaire internationale » et lui offrait de créer « un groupe de soutien » pour fournir cette aide avec les organismes spécialisés. De même, il envisageait « d'établir un groupe ou un autre mécanisme pour faciliter et soutenir un nouveau processus de dialogue » et « organiser la bonne application des engagements des parties. »

 

De l'autre côté, les 14 pays de Communauté des Caraïbes (CARICOM) ont présenté un projet qui n'incluait pas la plupart des demandes de ce texte. Les 2 projets ne concordaient que sur la demande d'arrêt la violence à toutes les parties, sur un nouveau processus de dialogue, sur la création d'un groupe pour l'accompagner et sur l'invitation du Venezuela à reconsidérer sa décision de quitter l'OEA. Aucune de ces propositions n'a obtenu de consensus, ce qui a mis en évidence qu'il était impossible de rédiger mercredi un texte qui ait obtenu les 23 voix nécessaires, c'est à dire, les 2 tiers des 34 Etats représentés (tous moins Cuba).

 

Contre et en faveur du Venezuela

 

Le chancelier du Brésil, Aloysio Nunes Ferreira Filho, dans son intervention, a affirmé que « la solution légitime viendra des Vénézuéliens. » Cependant, il a appelé instamment la région à ne pas rester « les bras croisés. » Delon le diplomate, le Gouvernement vénézuélien doit organiser des « élections libres » et avec « un calendrier fixe. »

 

Les diplomates de Bolivie, du Nicaragua, d'Equateur et d'autres pays ont condamné la réunion de consultation des chanceliers sur la situation au Venezuela, considérant que c'est une intervention dans les affaires intérieures de ce pays.

 

« L'OEA ne peut continuer à être utilisée par un pays pour lyncher politiquement le Gouvernement du Venezuela. Il est regrettable qu'un groupe de pays frères soient devenus partiaux dans leurs appréciations et dans leurs points de vue, » a soutenu l'ambassadeur suppléant du Nicaragua, Luis Ezequiel Alvarado.

 

Le chancelier bolivien Fernando Huanacuni a condamné ce qu'il considère comme une « intervention » de certains membres de l'OEA dans les affaires intérieures du Venezuela : « Les pays de la région n'ont pas besoin de protectorats ni de tutelles. Rien de ce que nous faisons ne sera utile si le Venezuela n'y participe pas, » a-t-il déclaré.

 

La représentante de l'Equateur, María Íñiguez, s'est jointe à a condamnation de l'ingérence envers le Venezuela de la Bolivie et du Nicaragua : « Il est inquiétant que nous voulions imposer des solutions » au Venezuela, a-t-elle déclaré et elle a ajouté que « cela rappelle les temps obscurs où l'OEA était un instrument pour imposer des ordres du jour dans notre région. »

 

Traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

 

Source en espagnol :

http://www.resumenlatinoamericano.org/2017/06/01/cancilleres-suspendieron-sesion-de-la-oea-al-no-poder-acordar-una-resolucion-injerencista-contra-venezuela-video/

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/ 2017/06/venezuela-suspension-de-la-reunion-des-chanceliers-de-l-oea-faute-d-accord-sur-le-venezuela.html

Suspension de la réunion des chanceliers de l'OEA faute d'accord sur le Venezuela
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